Au fil de Soi
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Cabinet de réflexologie plantaire
Histoire de la réflexologie
Histoire de la réflexologie
L'histoire contemporaine, de la tradition à la science
L'histoire contemporaine, de la tradition à la science
Angleterre. La base scientifique de l'étude des réflexes, repose sur les travaux de neurologie menés dans les années 1890 par Sir Henry Head (neurologue) et Sir Mackensie à Londres. En 1898, ils découvrirent que certaines zones de la peau devenaient particulièrement sensibles à la pression, lorsqu'un organe relié par un réseaux nerveux à cette région était malade. Après des années d'études cliniques, Le Docteur Henry Head parvint à établir ce que l'on appela par la suite, les "zones de Head" ou "zones d'hyperalgésie".
Dessin original montrant les première "zones de Head"
Head démontre ainsi la relation existante entre des segments de peau et différents organes internes (ex. : "La vessie peut être activée en stimulant la plante des pieds..." (Dr Henry Head)).
Portrait du Docteur Sir Henry Head
Russie. A la même époque, de nombreux travaux furent menés sur les réflexes d'un point de vue physiologique. Le Docteur Yvan Pavlov mena des études sur les" réflexes conditionnels", sur les lois fondamentales de l'acquisition et la perte des « réflexes conditionnels », c'est-à-dire, les réponses réflexes, comme la salivation, qui ne se produisaient que de façon conditionnelle dans des conditions expérimentales spécifiques notamment chez l'animal. Il obtient pour sa découverte le prix Nobel de médecine en 1904. Il est le premier Russe à recevoir un prix Noble et à exposer en russe, ses travaux. Ce qui donna lieu à de nombreuses interprétations erronées de son travail comme par exemple l'utilisation des termes "réflexes conditionnés" au lieu de "réflexes conditionnels".
Allemagne. Toujours à la même époque, le Dr Alfons Cornelius développe une méthode où il masse des endroits douloureux du corps, appelés "points de pression" afin d'obtenir un soulagement dans d'autres parties du corp. Il remarque que ces pressions affectent non seulement la zone correspondante mais peuvent également induire d'autres effets, tels que des contractions musculaires, des changements de pression sanguine, des variations de température et d'humidité du corps et des effets psychologiques. Il remarque également que ces "points de pression" peuvent être sensibles à la douleur bien avant l'apparition des symptômes d'une maladie physique. Il semble avoir été le premier à formaliser ces massages sur des zones réflexes.
Portrait du Docteur Yvan Pavlov
Edition datant de 1909 du traité rédigé par le Docteur Alfons Cornelius sur les points de pression et leurs implications.
Etats-Unis. Le crédit d'avoir remis la réflexologie à l'honneur revient aux Américains, notamment grâce aux travaux du Docteur William H. Fitzgerald et par la physiothérapeute Eunice Ingham.
Le docteur William H. Fitzgerald (1872-1942), attaché à l'hôpital de Boston et spécialiste O.R.L. à l'hôpital St Francis de Hartford a exercé à Vienne et, durant deux ans, a fait partie du personnel médical de l'hôpital O.R.L. de Londres. C'est au début des années 1900, en Amérique du Nord, qu'il développe sa notion de "points de pression". On ignore s'il trouva alors son inspiration des méthodes provenant de Chine ou de son séjour en Europe? Il ne révéla jamais ses sources.
Il utilisa sa méthode pour anesthésier des patients devant être opérés et même pour les soulager du rhume des foins ou de la goutte. En appliquant une pression à un endroit précis du corps, il apprit à prévoir quelle autre partie du corps serait affectée.
En 1917 en partenariat avec le Docteur Edwin F. Browers, il écrit "Zone Therapy, or Relieving Pain in the Home" . L'ouvrage décrit comment soulager certaines douleurs en utilisant divers instruments, tels que des élastiques, des peignes ou des pinces à linge sur les mains et les doigts.
Il élargit ses recherches à d'autres zones réflexes de pression du corps et découvre que non seulement la pression soulage la douleur mais une fois la douleur disparue, la condition qui la provoquait est souvent améliorée.
Il établit ainsi dix zones longitudinales verticales d'égal largeur, allant du sommet de la tête à l'extrémité des orteils, sa thérapie sera appelée "la thérapie des zones".
Carte établie par le Dr. W. Fitzgerald, montrant les 10 zones partant du sommet du crâne jusqu'à la base des orteils.
Portrait du Dr. William Fitzgerald.
Thérapie des Zones. Dans la Thérapie des Zones, la liaison entre les pieds et les mains, les organes et les glandes du corps est établie selon une série de 10 lignes longitudinales imaginaires, 5 du côté droit et 5 du côté gauche du corps, chacune délimitant une zone. Les zones, une pour chaque doigt, une pour chaque orteil, s'étendent sur toute la longueur du corps, du sommet du crâne à l'extrémité des orteils.
Comme l'a fait le Dr. Head au 19e siècle, le Dr. Fitzgerald découvre qu'une stimulation de la peau mène à une action réflexe : en travaillant n'importe où dans une zone, tout ce qui est situé dans cette même zone du corps sera alors affecté.
L'intérêt des médecins pour cette technique s'est progressivement éteinte, probablement suite à la découverte des molécules chimiques telles que les antibiotiques.. Les découvertes en réflexologie ont alors été abandonnées par le monde médical. Ce sont les adeptes des médecines complémentaires, naturopathes, ostéopathes ou chiropracteurs qui finalement ont continué à utiliser cette technique.
Eunice Ingham. La réflexologie plantaire telle que nous la connaissons aujourd'hui a été principalement développée par Eunice Ingham, une kinésithérapeute américaine. Engagée en 1926 par le Dr. Joe Riley , elle participa en tant qu'assistante à ses recherches pendant de nombreuses années. Le Dr Joe Shelby Riley (1856-1947) a travaillé notamment avec le Docteur Fitzgerald et a repris ses travaux afin de les poursuivre. Il a publié un livre intitulé « Zone therapy simplified » en 1919 et « reflex zone » en 1924. Au cours de ces recherches, Eunice Ingham constata que les pieds étaient bien plus sensibles que les mains et se concentra sur eux. Elle travailla sur des milliers de pieds, vérifiant l'emplacement des points douloureux et les symptômes, et mis au point une cartographie des zones réflexes plantaires. En 1938, elle publia son premier livre, "Stories the feet can tell " et en 1951, son second " Stories the feet have told ". De 1946 à 1969, elle sillonna les Etats-Unis pour donner conférences et séminaires. En 1958, elle comptait déjà 45 000 clients et étudiants à son actif. Elle ne s'arrêta de pratiquer qu'à l'âge de 80 ans.
Elle a créé la première école de réflexologie «The National Institute of Reflexology », qui était dirigée par son neveu Dwight Byers, décédé le 29 août 2020. C’est la fille de ce dernier qui est actuellement Présidente de l’institut. Dwight Byers a lui-même écrit le livre suivant : « Meilleure santé par la réflexologie des pieds ». Les différentes méthodes de réflexologie plantaire qui existent aujourd'hui se basent toutes sur les travaux d' Eunice Ingham, mère de la réflexologie plantaire.
Le Dr Shelby Riley utilisait dans certain traitements, un percuteur monté sur piédestal.
Portrait d'Eunice D. Ingham
En Angleterre, Doreen Bayly (1900–1979), qui a suivi les enseignements d’Eunice Ingham, formera à son tour grand nombre d’élèves qui deviendront les premiers réflexologues européens. Elle a écrit le livre intitulé « Reflexology today » en 1978.
Le médecin ostéopathe et réflexologue Martine Faure - Alderson ( décédée en avril 2019), élève de Doreen Bayly, a créé une méthode de réflexologie présentant un caractère global qui porte l'appellation de Réflexologie Thérapie Totale. A travers cette méthode, elle reprend des fonctionnements propres à l'ostéopathie, notamment la technique du "cranio-sacrée" qu'elle transpose à la réflexologie plantaire. Elle enseigna et donna des conférences dans le monde entier, dont les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'Europe et participa à de nombreuses émissions de radio et de TV afin de diffuser et rendre accessible à tous la technique de la réflexologie comme soin de santé. Elle est l'auteur de trois ouvrages, "Réflexologie thérapie totale", "Réflexologie, thérapie totale de la main" et " Le cerveau, le fabuleux trésor de l'humanité". Sa formation médicale lui aura permis d'éclairer d'un jour scientifique la réflexologie restée jusque-là empirique, en lui apportant la précision nécessaire dans la détermination, la localisation des points ou des zones du pied qui répondent à tel organe, telle région du corps, ainsi que dans le diagnostic et le "traitement réflexe" des pathologies dont souffraient ses patients.
Portrait du Dr. Martine Faure - Alderson
Septembre 2018, formation suivie auprès du Dr. Faure - Alderson sur le système cardio - vasculaire et lymphatique.
Aujourd'hui. Aujourd’hui la Réflexologie est de plus en plus connue et utilisée. Cependant actuellement seuls le Danemark, la Chine et le Royaume Unis l’ont intégrée officiellement dans leur système de soins de santé. Au Danemark, 1/4 de la population se fait soigner par la réflexologie, on y compte plus d'une trentaine d'écoles dont la formation comprend plus de 650 heures de cours. La pratique de la réflexologie en milieu professionnel y est fort répandue. En Ecosse, en Suède, en Finlande, aux Pays-Bas, en Norvège où la pratique de thérapies naturelles est autorisée, la réflexologie est très populaire. On estime entre 1000 et 3000 praticiens, ce qui est important pour des pays aussi petits. En Allemagne, seuls les professionnels munis d'un diplôme d'Etat, appelé Heilpraktiker, peuvent exercer. On retrouve également des formations très répandues en Grèce, en Espagne, en Italie où l'on propose une formation sur trois ans, la coopération avec les médecins est très positive, et ces derniers envoient souvent leurs patients chez des réflexologues. En France et en Belgique, la réflexologie n’est pas considérée comme une médecine traditionnelle, ce qui impacte entre autre son remboursement, tant par la Sécurité sociale que par la mutuelle santé. Certaines assurances complémentaires de santé, sous le poids de la demande et de l'engouement pour les médecines douces proposent entre autre des forfaits de prise en charge. Espérons qu'à l'avenir médecines traditionnelles et naturelles puissent se répondre l'une l'autre dans un esprit non de soins alternatifs mais bien complémentaires, toutes deux ayant beaucoup à apprendre et à s'enrichir de leurs compétences réciproques.